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TRUCS PARENTS

 

canabis

 

Vous avez trouvé un joint dans sa chambre… Comment réagir ? Petit manuel à l’usage des parents, avec le professeur Daniel Marcelli, psychiatre, spécialiste de l’adolescence.

Depuis quelque temps, son attitude a changé : il a le regard vague, semble indifférent, ses résultats scolaires ont faibli, il lui arrive de sécher des cours. Le sport ne l’intéresse plus et ses fréquentations se limitent à quelques amis… Sans conclure trop vite, car ces signes peuvent aussi témoigner d’un état dépressif, il y a des raisons de penser à la consommation de cannabis. A fortiori s’il a des besoins d’argent de poche accrus…

 

Pas de panique…
Ne vous affolez pas si vous apprenez que votre fils ou votre fille a essayé le cannabis. Mais ne ratez pas non plus l’occasion d’en parler. Les spécialistes estiment que le passage du premier joint « pour voir » à une consommation régulière – quand elle se produit, ce qui n’est pas systématique non plus – demande environ dix-huit mois. Alors oui, mieux vaut engager le dialogue dès les premiers pétards (mais également dès les premières cigarettes ou les premières boissons alcoolisées). La recherche de sensations fortes, inévitable à l’adolescence, ne doit pas instaurer des habitudes de vie, puis des attitudes de dépendance qui seront d’autant plus difficiles à « désinstaller » qu’elles auront été précoces.

Parlez-lui…
En parler, c’est d’abord éviter de laisser planer un doute qui peut empoisonner vos relations. Mais gare à ne pas le mettre en accusation. Evoquez d’abord ce que vous avez constaté, faites état de votre inquiétude et concluez : « Je pense que tu fumes du cannabis. » Pour éviter les moments de tension et donner toutes ses chances au dialogue, prenez rendez-vous – « Il faut que nous discutions ce soir après dîner » ou « samedi avec ton père » – pour dramatiser un peu ce moment et signifier ainsi l’importance que vous accordez au sujet. La présence des deux parents, même s’ils sont séparés, est importante : vous allez lui faire part d’un souci partagé dont il doit prendre la mesure.

Il nie en bloc…

Dans un premier temps, il ne sert à rien d’insister. Rappelez-lui que vous avez un devoir de vigilance envers lui. Précisez : « Je ne vais pas fouiller ta chambre, mais j’exige que tu m’ouvres aussitôt quand je frappe. » Prévenez-le que vous allez rencontrer ses enseignants, son moniteur de sport, tel de ces copains, pour prendre contact… Il doit sentir que vous agissez dans son intérêt. Recommencez six mois plus tard.

S’il n’admet toujours rien et refuse le dialogue alors que les signes inquiétants (sommeil perturbé, désinvestissement scolaire…) persistent, prenez rendez-vous avec un spécialiste. Mais évitez toute surveillance policière (fouille de sa chambre ou, pis, ces kits d’analyse censés détecter la prise de cannabis qui commencent à se répandre sur Internet). Prenez garde aux mesures brutales qui poussent les adolescents en révolte vers des transgressions plus fortes : délinquance, consommation de drogues plus dangereuses.

Il admet qu’il fume…
C’est déjà une bonne chose. Reste à évaluer sa consommation : quand, depuis quand, combien ?

  • Il avoue fumer occasionnellement le samedi soir avec ses copains ou lors de fêtes : dites-lui que cela ne vous plaît pas ; que vous préféreriez qu’il arrête ou qu’au moins il en reste là, que vous n’accepterez jamais qu’il fume à la maison. Faites appel à la confiance, à son sens des responsabilités.

Mais cette forme de tolérance est tout à fait exclue si l’ado a moins de 15 ans. Toutes les consommations psychoactives (alcool, tabac, cannabis, etc.) sont particulièrement nocives à cet âge, le système nerveux central étant encore en pleine maturation.

  • Il admet qu’il lui arrive de fumer seul le soir pour s’endormir ou que le pétard l’aide à se sentir mieux. Ou il fume presque tous les jours… Proposez-lui de faire le point avec un médecin : « Il n’est pas normal que tu aies besoin de quelque chose pour être bien quand tu es seul. » Il est légitime de s’inquiéter quand un adolescent cherche à anesthésier sa pensée. A certaines doses, le cannabis n’est plus récréatif mais autothérapeutique, c’est-à-dire utilisé comme antidépresseur et/ou anxiolytique.

Les parents doivent trouver un médecin compétent. Pas un centre de désintoxication, mais plutôt un psychiatre spécialiste de l’adolescence, un pédiatre ou un généraliste qui s’intéresse aux consommations de drogues. Le recours à un psychologue spécialisé est évidemment possible, et il est parfois nécessaire d’envisager un traitement antidépresseur (que seul un médecin peut prescrire). L’objectif est de responsabiliser l’adolescent sur sa santé psychique et physique.

Il vous provoque…
Il laisse traîner une « barrette de shit » sur sa table, voire allume son joint sous votre nez : réagissez ! Il est dans la provocation et toute provocation est un appel. Il ne faut ni s’y dérober en faisant semblant de ne rien voir, ni foncer tête baissée. Annoncez en substance : « J’ai trouvé le pétard que tu avais laissé traîner, cela m’inquiète, parlons-en. » S’il cherche vraiment l’affrontement, faites intervenir un tiers, un psychologue, par exemple. Quand la relation avec l’adolescent se situe dans le conflit, la thérapie familiale est souvent une bonne issue.

Fixez les limites

  • Avant 15-16 ans : le cannabis représentant une véritable menace pour la santé de ces presque encore enfants, l’interdiction doit être formelle. Sans asséner un « je t’interdis », affirmez plutôt : « Nous ne voulons pas que tu fumes, tu es trop jeune, ton cerveau est en pleine croissance, tu risques de l’abîmer. » Un jeune qui a confiance en ses parents, qui sent leur autorité légitimée par le désir de le protéger, sera réceptif à ce message. Pour autant, il faut parfois l’aider en l’éloignant de certaines fréquentations : une année chez ses grands-parents, voire dans un internat bien choisi, peut lui permettre de renouveler ses centres d’intérêt. Cette mesure ne doit pas être comme une punition. Associez-le au choix de la solution.
  • A tout âge : un parent ne doit pas autoriser un comportement sous prétexte qu’il ne sait pas comment l’interdire. On n’« autorise » pas son enfant à fumer, à boire ou à se mettre en danger en général. Reconnaissez les faits, il ne sert à rien d’être dans le déni, mais faites-lui part de votre déplaisir et fixez des limites.

Ensuite, puisque vous avez interdit toute "fumette" à la maison, faites en sorte qu’il ait plaisir à y rester : ouvrez la porte à ses copains, laissez-leur un espace pour écouter ou faire de la musique ; proposez-lui de s’investir dans un sport qui l’a toujours intéressé ou achetez-lui enfin une guitare : ne supprimez pas l’argent de poche, mais réévaluez-le en fonction de ses besoins réels : cent euros par mois à 15 ans, est-ce bien utile quand les parents achètent par ailleurs livres et vêtements ?

Vous fumez... ou avez fumé

Il/elle ne le sait pas
Vous ne vous sentez pas à l’aise à l’idée de lui “faire la morale”. Alors songez que la teneur en THC (tétrahydrocannabinol, le principe actif) du cannabis actuel est près de dix fois plus élevée que celle des joints que vous avez peut-être fumés il y a quinze ans… Et à l’époque, vous aviez plutôt 20 ans que 13 lors de votre première bouffée. Il n’en a que 16, rien n’est comparable, oubliez votre culpabilité et intervenez ! D’ailleurs,
rien ne vous oblige à tout lui dire.

Il/elle le sait

  • Vous ne touchez plus aux pétards depuis longtemps : évoquez votre cas “en positif” pour rappeler l’importance du contrôle, de la maîtrise de soi, et votre crainte qu’il ne soit trop jeune pour y parvenir. Evitez les phrases du type : “Ne fais pas comme moi” (souvent employées par les parents tabagiques ou ceux qui consomment de l’alcool), qui vous disqualifient comme parent.
  • Vous fumez encore : vous êtes plutôt mal placé pour interdire directement. Admettez devant lui que vous avez un problème de dépendance et que vous ne souhaitez pas qu’il en vienne là, puis mettez-vous en retrait et passez la main à votre conjoint, à un éducateur, à un médecin.
  • L’erreur à ne pas commettre : fumer avec lui, soi-disant pour maîtriser sa consommation. Cette attitude est perverse : le parent entraîne son enfant dans sa propre dépendance afin de nier sa propre addiction, comportement fréquent chez certains alcooliques, qui font volontiers boire leur entourage pour se sentir moins coupables de boire eux-mêmes. C’est aussi une attitude assez naïve, une illusion d’omnipotence parentale. L’adolescent ira fumer ailleurs et “se déchirer” plus fort, loin de vous.

 

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